Vie sans voiture
Il y a trois jours, la voiture de Vache-le-père a quitté le parking pour ne plus jamais revenir.
La voiture! Pas Vache-le-père, qui, lui, devrait être de retour bientôt.
À pied.
Ainsi commence notre vie sans voiture, longuement préparée.
Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous venions chacun de franchir le pas. Affranchis de la bagnole, nous nous sentions tout légers.
Mais lorsque mon ventre a commencé à s'arrondir, plus question d'enfourcher un scooter ou de pédaler pendant des kilomètres. Après avoir longuement emprunté une voiture, il a fallu se rendre à l'évidence : Vache-le-père a racheté une vieille occasion.
Ensuite nous avons trouvé notre maison, tout près de mon travail.
Et nous avons commencé à nous équiper. Nous avons choisi deux vélos aux antipodes l'un de l'autre : pour moi, un tout léger, tout mini, pour pouvoir le fourrer partout, et pour lui, un maxi, pour pouvoir transporter du monde, des provisions, et même du matériel de bricolage.
Le Brompton, roi incontesté du vélo pliable : j'aime sa conduite vive et légère, je l'emmène partout avec moi, et s'il faut aller plus loin je le plie en 4 pour monter dans le train.
Le Yuba mundo, vélo cargo pouvant supporter 200 kilos de charge!
C'est le véhicule qui emmène la picholine tous les matins à l'école : 2 tout petits kilomètres seulement, mais une terrible côte, qui nous a fait choisir une assistance électrique. Un petit coup de pouce salutaire dans la montée...
Vache-le-père y a installé un siège de "cuistax" récupéré, de même que deux repose-pieds en chêne massif (chutes de parquet) pour embarquer un adulte : un retour vers les chevauchées à califourchon de l'enfance, mais en beaucoup plus confortable!
Le Yuba se transforme ainsi en vélo nuptial, les jours de mariage...
Le siège-enfant a été fixé par-dessus. Contrairement au vélo précédent avec un siège-enfant classique, qui tanguait dès que la picholine levait le petit doigt, ici on la sent tellement peu bouger que ça en est déroutant. Il m'arrive de me retourner pour voir si elle est toujours là !
Et voilà donc ce que je bricolais l'autre jour avec des oeillets : un panneau réfléchissant fixé sur des tendeurs. De quoi attacher un sac sur le porte-bagage, tout en restant bien visible des automobilistes.